Comment j'ai réalisé deux court-métrages sans dépenser un seul centime

#cinema #budget #film #réalisation

Hello ! Aujourd'hui j'ai envie de vous raconter comment j'ai pu réaliser deux court-métrage sans avoir eu à dépenser un seul centime !

Si vous êtes comme moi, que vous avez envie d'écrire, de créer et de réaliser, lisez bien ce post jusqu'au bout et j'espère qu'il vous aidera à trouver des solutions.

En effet, les moyens financiers sont le principal obstacle à la création d'un projet, surtout un projet cinématographique et artistique qui demande des moyens techniques et humains parfois coûteux. Heureusement, il existe des solutions.

Pour ma part, je suis actuellement intermittente du spectacle, et grâce à mon intermittence, j'ai pu me faire financer mon projet par un organisme qui s'appelle l'AFDAS. L'Afdas est un effet un organisme qui permet aux intermittents du spectacle de se perfectionner, de s'exercer et de créer en finançant des formations ou des projets. Grâce à l'Afdas, je me suis donc rapprochée d'une boîte de production qui proposait aux acteurs/trices de s'initier à la réalisation en leur apportant les moyens financiers et humains. J'ai envoyé mon CV, une lettre de motivation, passé un entretien et hop le tour était joué !

En contrepartie, la boîte de production nous imposait des acteurs, des décors et une limitation dans la durée et dans le temps pour chacun des tournages.

J'ai eu de la chance car mes acteurs étaient formidables, enjoués, ils se sont prêtés au jeu jusqu'au bout et m'ont beaucoup inspiré !

Pendant un mois, j'ai donc travaillé sur ces deux courts-métrages. Nous sommes partis d'improvisations dirigées et pendant les deux premières semaines j'ai écrit mes histoires grâce à ce que me donnaient mes acteurs lors des improvisations dirigées ( c'est-à-dire que je les ai guidés sur leurs personnages, la thématique et le fil de l'histoire), et aussi grâce à des scénaristes professionnels et stagiaires qui m'ont aidé dans la mise en forme et parfois le fond du scénario.

Le premier court-métrage s'est tourné en une matinée de 8 heures à 13 heures et le deuxième qui est un plan séquence a été tourné en un après-midi.

Qu'est-ce qu'un plan séquence ? Un plan séquence est un plan tourné de manière continue sans interruption ni montage. Ici, il s'agissait de trois minutes de plan séquence. On est donc bien loin des deux heures de plan séquence du film "1917" de Sam Mendes tourné en 2019 sur la vie des tranchées pendant la Première Guerre Mondiale et qui fut un véritable exploit cinématographique ! Je vous le recommande vivement si vous ne l'avez pas vu ...

Bref, pour le premier court-métrage, j'ai choisi qu'un seul décor. Tout se passe dans le salon. C'est un choix qui peut effectivement être lassant pour les yeux du spectateur, mais vu le peu de temps qui m'était imparti pour le tournage, je n'ai pas trouvé cela nécessaire pour le film de prendre deux décors différents sachant que la mise en place sur un tournage est ce qui prend le plus de temps.

Pour les tournages, j'étais accompagnée d'une équipe de professionnels directement rémunérée par la boîte de production. Il y avait donc un chef-opérateur-cadreur, un pointeur ( en l'occurence une pointeuse), c'est-à-dire celui qui fait la mise au point pour éviter que les images soient floues, un ingénieur du son, un régisseur plateau ains qu'un régisseur intendant. Pour ce qui est du scripte ou du chef déco, ce sont d'autres acteurs comme moi qui se répartissaient les postes.

Pour le plan séquence, je n'avais qu'un seul décor aussi car comme je l'ai dit, nous ne pouvions pas couper vu que l'action est continue. La caméra est cependant en mouvement et donc l'oeil du spectateur se balade dans le décor.

Pour le plan séquence, nous n'avions pas le droit à l'erreur car pas de montage possible et tourner trois minutes en continu sans couac autant du côté technique que du côté des acteurs est un vrai challenge !

J'ai clairement une préférence pour ce deuxième court métrage. Je suis au final plutôt satisfaite du résultat, par rapport aux contraintes imposées ! Je vous laisse voir le résultat si vous le souhaitez ci-dessous (lien Youtube en bas de l'article).

Bien sûr, dans la majorité des cas, nous ne réalisons pas des chefs d'oeuvre dès le premier essai, mais c'est comme cela qu'on apprend et pour ma part, j'ai adoré cette expérience que je souhaiterais renouveler.

J'ai compris que le réalisateur était vraiment le chef d'orchestre et le coordinateur entre les différents postes. Même si c'est lui qui donne le ton et la note finale, chacun y donne du sien et fait ce qu'il peut avec les moyens qu'il a et c'est là qu'on réalise qu'on fait un film ensemble ! Et cette dynamique m'a réellement plu !

J'espère pouvoir un jour, bientôt même renouveler cette expérience et pourquoi pas passer un jour à un long-métrage ...!

Si contrairement à moi, vous n'êtes pas intermittent du spectacle et que vous souhaitez réaliser, il existe aussi des solutions.

Vous pouvez poster des annonces sur des sites de casting non rémunérés comme cineaste.org pour trouver votre équipe technique et vos acteurs. Sinon, vous avez aussi la possibilité de faire appel à une école de cinéma qui en échange d'étudiants et de matériel fourni, vous demandera de leur faire une convention de stage. C'est du donnant-donnant et les étudiants sont souvent très contents de pouvoir participer à un tournage, même petit ou amateur car ils auront un rôle et une implication bien plus importante que s'ils étaient sur un long avec un autre budget où ils ne seraient là qu'en simple observateur. C'est une manière pour eux de véritablement pratiquer et apprendre leur métier.

Par contre, n'oubliez pas de défrayer votre équipe ( transport, restauration).

Si vraiment vous n'avez aucun budget à y mettre, vous avez toujours votre téléphone portable ou appareil photo et peut-être quelques amis prêts à vous suivre ...

Il existe des logiciels de montage comme Imovie ou Davinci pour retravailler ensuite l'image et le son en post-production.

J'espère que cet article vous donnera l'envie de vous lancer vous aussi.

N'hésitez pas, si vous avez des questions à me les poser en MP sur mon Instagram @thefrenchactinggirl, je me ferai un plaisir de vous répondre.

Et à très vite pour reparler cinéma !!

Mon premier court-métrage:

https://www.youtube.com/watch?v=yKEth5D5mXc

Mon plan séquence:

https://www.youtube.com/watch?v=uv5l1vcQesU&feature=youtu.be

Les sorties du mois de Septembre

Aujourd'hui, j'ai envie de parler des sorties que j'ai aimé faire durant le mois de septembre.

J'ai eu un mois de septembre très chargé, notamment d'un point de vue personnel, mais je me suis octroyée quand même du temps pour aller au cinéma et au théâtre.

Au cinéma j'ai vu "Le Fil" de et avec Daniel Auteuil. Bon à part les deux "greluches" qui n'arrêtaient pas de tout commenter derrière moi, sans imaginer une seule seconde qu'ils pouvaient déranger les autres spectateurs... J'ai passé un bon moment et surtout un très grand et fort moment de cinéma. C'est un film haletant dont on ne ressort pas indemne. Le choix des acteurs et la direction d'acteurs est parfaite. Chacun est bien à son rôle et à sa place, même les petits rôles. Tout est maîtrisé et juste. Daniel Auteuil s'offre un rôle à la mesure de son talent. Grégory Gadebois est, comme d'habitude, époustouflant. Jusqu'au bout, il nous tient. sa prestation est absolument remarquable et je ne peux pas en dire plus car sinon je spoilerai le film. Ce film est complètement perturbant, et ce jusqu'au bout. Je n'ai pas arrêté d'y penser pendant trois jours au moins.

C'est l'histoire d'un avocat commis d'office, appelé sur un dossier épineux. Son client est accusé du meurtre de sa femme. Pour ses enfants et pour l'avocat, il est évident qu'il est innocent. Pour sa belle-soeur, magnifiquement interprétée d'ailleurs par Aurore Auteuil ( oui sa fille), il est coupable. Jusqu'au bout, nous nous posons les mêmes questions. Les deux protagonistes principaux nous tiennent. Alice Belaïdi qui joue l'avocat de la Défense, parfois trop sûre d'elle et parfois trop hautaine, nous fait basculer pour l'accusé avec qui on est en empathie.

C'est un film que je recommande à 100% mais attention, âme trop sensible s'abstenir ... ou pas, cela reste une fiction, bien qu'il soit mentionné qu'elle est inspirée de faits réels...oups !

Quelques jours plus tard, je suis allée au théâtre de la Madeleine "Dans les yeux de Monet" avec pour interprète principal Clovis Cornillac. J'avoue que l'affiche ne me donnait pas vraiment envie, mais après avoir vu la pièce, j'ai trouvé qu'elle était tout à fait à propos et très bien choisie. On m'a proposé une invitation alors hop j'ai sauté sur l'occasion.

Les trois acteurs nous embarquent avec eux sur scène. Clovis Cornillac est toujours s'une justesse. Il n'en fait ni trop ni pas assez, son rôle reste subtil comme ce qu'il a l'habitude de faire, alors que son personnage est extrêmement complexe, parfois acariâtre, parfois romantique. Il se laisse porter par le personnage de Camille, jeune modèle qui travaille dans la boutique de lingerie en dessous de sa chambre et qu'il prendra alors comme muse alors qu'il est en perte d'inspiration et que ses capacités visuelles déclinent de plus en plus. Les trois acteurs sont parfaits dans leur rôle. Le personnage de Maud ( oui je l'appelle Maud car nous étions au lycée ensemble haha) lui colle à la peau, ce personnage solaire et énergique, parfois drôle et parfois émouvant. Eric Prat est également très juste dans son rôle et fait le liant de toute la pièce. A la fin on est ému et quelques spectataurs de la salle se lèvent même pour applaudir cette performance et saluer la pièce. J'ai pu ensuite monter dans les coulisses à la fin de la pièce pour saluer les acteurs, revoir Maud et échanger quelques mots avec le metteur en scène Tristan Petitgirard... Apparemment, l'auteur s'est inspiré de la fin de la vie de Claude Monet qui a effectivement rencontré des problèmes de vision et a perdu son inspiration pendant un certain temps. Il a quand même peint quelques chef d'oeuvres à la fin de sa vie, notamment la Cathédrale de Rouen. L'auteur s'est donc laissé porter par son imagination en supposant ce qui avait bien pu se passer. C'est donc à la fois une histoire de renaissance et de création, imaginée mais peut-être réellement vécue... Je ne peux une fois de plus en dire plus. La pièce dure 1h30, il y a vers le début de la troisième partie une toute petite longueur, ce qui ne nous empêche pas d'en ressortir émus et joyeux.