Festival d'Angoulême ( Partie 1)
- Camille Péri
- 8 sept.
- 6 min de lecture
Je suis partie fin août au Festival du Film Francophone d'Angoulême. Le Festival avait lieu du 25 au 30 août 2025. Pour ma part, je suis arrivée le 26 et je suis repartie le 30 avant la cérémonie de clôture.

Nous sommes parties quatre amies comédiennes, réalisatrices et productrices. Nous avons loué un appartement dans la ville, à proximité du centre historique. Nous étions donc très bien placés car le festival a lieu dans divers salles et cinémas de la ville ainsi qu'une partie à l'Hôtel Mercure, situé juste en face des Halles et en plein centre.
Notre programme était simple: cinéma, cinéma et bon ok un petit peu la fête. Evidemment, ce n'est pas tous les jours que nous avons l'occasion de fêter le cinéma et de retrouver ses amis dans une autre ville que la sienne, sans horaire, contrainte ou autre !
Nous essayions donc d'assister à 3 ou 4 projections par jour, en fin d'après-midi, début de soirée, nous profitions du cocktail des accrédités au jardin de l'hôtel Mercure où nous retrouvions parmi nos amis des professionnels du cinéma. Puis après la dernière projection qui se terminait vers 22h un peu près, nous dînions rapidement avant de rejoindre les rues d'Angoulême où festivités, cinéma, mondanités et bonne humeur se retrouvaient devant le Café Chaud en plein milieu du centre historique de la ville.
Je ne parlerai que des films qui m'ont le plus marqués. Je dirais honnêtement que la programmation du festival était incroyable. Je n'ai malheureusement pas ou tout voir. Je regrette par exemple de n'être pas allée voir "La Poupée" de Sophie Beaulieu dont j'ai entendu beaucoup de bien, ainsi que "Muganga-Celui qui soigne" de Marie-Hélène Roux qui a apparemment fait l'unanimité de tous les festivaliers par sa force, son audace et son récit poignant.

Cette année, le cinéma québécois était à l'honneur. Nous avons peu l'occasion de voir des films québécois en France, j'en ai donc profité pour aller voir la projection de "Fanny" de Yan England suivi des questions réponses.
"Fanny, une adolescente de 16 ans, vit avec son père Hubert qui ne s'est pas remis de la mort de sa femme survenu accidentellement douze ans auparavant. Tout bascule le jour où Fanny découvre un portait de sa mère par une certaine Lorette qui porte le même nom que sa mère. Fanny part donc à la recherche de la vérité entourant la mort de sa mère"
On voyage entre Montréal et une ville portuaire du bas Saint Laurent. On découvre le Canada comme on l'a toujours rêvé et on est plongé au coeur de cette intrigue. Les acteurs sont très bons. Spéciale mention à la meilleure amie du personnage principal Adélaïde Schoofs dont c'est le premier film. On se questionne, on a envie d'en savoir plus, on pleure et on est ému avec les personnages. Le récit est bien amené et bien ficelé. Je regrette cependant que la séance n'est pas été sous-titrée car bien qu'il s'agisse d'une langue francophone, je n'ai pas l'habitude de l'action et de certains mots ou expressions et j'ai donc raté quelques dialogues. Et bien que l'histoire soit belle et émouvante, certaines questions me restent en suspens. Pourquoi le père a t'il caché ce secret ? Et pourquoi en voulait-il à sa belle-soeur ? Bref, je ne peux pas tout dire sans spoiler l'histoire alors je m'arrête là et je recommande cette belle découverte si jamais il y avait une sortie en France.
J'ai bien aimé également les questions réponses avec le réalisateur entre autre. J'ai été surprise par le fait que ce qu'il avait apprécié le plus chez les comédiens qu'il a choisi pour le film est que chaque personnage était bien différent de leur propre nature et que c'est ce qui le touchait le plus chez un comédien, sa manière de s'oublier le plus possible pour laisser place à un personnage différent et pourtant tellement crédible.
Ce discours m'a paru bien différent de celui que nous avons en France où nous cherchons avant tout des natures qui se rapprochent le plus du personnage. J'ai aimé cette façon de penser du réalisateur qui se rapproche effectivement de ma vision du métier: nous sommes des acteurs, donc des techniciens et des créateurs. Nous ne faisons pas des documentaires mais des fictions à part entière.
Le film qui a suivi était "Regarde" d'Emmanuel Poulain-Arnaud avec Audrey Fleurot et Danny Boon.
"Chris et Antoine ont du mal à s'entendre depuis leur divorce, mais lorsqu'ils apprennent que leur fils est sur le point de perdre la vue, ils s'unissent pour l'embarquer pour des vacances inoubliables et lui offrir ses plus beaux souvenirs". Encore une fois les acteurs sont très bons, spéciale mention également à un rôle secondaire l'amie survoltée dont je ne connais pas le nom mais qui a sûrement une belle carrière devant elle.
Le film est touchant de par son sujet évidemment mais il est amené avec beaucoup de délicatesse sans tomber non plus dans le pathos. On rit aussi et on est ému.

Le jour d'après nous sommes allées voir "Les Enfants Vont Bien" de Nathan Ambrosioni avec Camille Cottin. Je ne connaissais pas ce réalisateur ni les films qu'il avait fait auparavant, notamment "Tonie en famille" que j'ai maintenant très envie d'aller voir. Nathan est un jeune prodige car à 26 ans il en est à son cinquième long-métrage. Ses thèmes récurrent sont celui de la famille qu'il décrit avec tellement de maturité et de justesse que j'ai été choqué en apprenant son âge.
"Un soir d'été, Suzanne, accompagnée de ses deux jeunes enfants, rend une visite impromptue à sa sœur Jeanne. Celle-ci est prise au dépourvu. Non seulement elles ne se sont pas vues depuis plusieurs mois mais surtout Suzanne semble comme absente à elle-même. Au réveil, Jeanne découvre sidérée le mot laissé par sa sœur. La sidération laisse place à la colère lorsqu'à la gendarmerie Jeanne comprend qu'aucune procédure de recherche ne pourra être engagée : Suzanne a fait le choix insensé de disparaître...".
Ce film est porté avec brio par tous les acteurs et la vision juste et simple d'une réalisation délicate. Des silences joués avec beaucoup de justesse. Ce film pose beaucoup de questions et ne nous laisse pas indifférent. On ressort ému, bouleversé et intrigué. Ce film a d'ailleurs été primé lors de la cérémonie de clôture du festival. Malgré le succès, Nathan Ambrosioni reste humble, empathique et généreux. Pourvu que ça dure !

Nous sommes ensuite allés voir "Le gang des Amazones" de Mélissa Drigeard.
Ce film est tiré d'une histoire vraie.
"Au début des années 90, cinq jeunes femmes dans la galère, amie d'enfance, ont braqué sept banques dans la région du Vaucluse. Ce film retrace leur histoire".
De même, ce film m'a beaucoup aimé. Les actrices sont toutes incroyables. Spéciale mention cette fois à Kenza Fortas que je ne connaissais pas et qui a un rôle particulier dans cette histoire qu'elle amène avec justesse. Cette histoire est intrigante, presque suréaliste et pourtant elles ont bien existé. La réalisatrice a été intriguée par ce fait divers, elle a rencontré ces Amazones avec qui elle s'est liée d'une amitié forte et a voulu retranscrire leur histoire avec la plus grande véracité. Ce film nous fait rentrer dans le quotidien de ces femmes, dans leur pourquoi et comment en sont-elles arrivées là et on est avec elles du début à la fin.

Journée riche en émotions.
Nous décidons d'aller voir une comédie plus légère pour la fin de la journée et nous assistons donc à la projection d'Adieu Jean-Pat" de Cécilia Rouaud.
"A 35 ans, Etienne n’a toujours pas pardonné à son « copain » Jean-Pat, qui lui a mené la vie dure pendant toute son enfance. Quand il apprend le décès de ce dernier, on ne peut pas dire qu’Etienne soit vraiment dévasté… Pourtant, il va se retrouver malgré lui à organiser l’enterrement de son pire ennemi. Une chose est sûre : Jean-Pat n’a pas fini de lui pourrir la vie" (Allociné).

Je trouve l'intrigue très originale. C'est une comédie qu'on a peu l'habitude de voir. J'ai bien ri. Les vannes sont bien lancées, le sujet déconcertant, la comédie inventive, lunaire et pourtant réaliste. J'ai seulement trouvé que quelques personnages étaient un peu trop caricaturés même si bien joué, notamment celui de Constance Labbé. En dehors de cela, j'ai été surprise par la trame de l'histoire, je me suis laissée porter par l'intrigue sans m'attendre à rien. Je reste peut-être un chouia sur ma fin mais j'ai plutôt passé une bonne soirée et je ne regrette pas d'avoir découvert cette comédie.
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